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Quelques principes clefs pour tous les professionnels

Les violences conjugales revêtent une prise en charge particulière du fait du caractère intime des violences, du lien affectif qui existe entre la victime et l’auteur, et les comportements ambivalents que cela engendre sur la victime (changement d’avis, abandon de certaines démarches, minimisation des faits…). De plus, en raison de vos expériences personnelles et professionnelles, le récit des violences peut générer des émotions, réactions et attitudes néfastes pour vous et la victime.

➔ N’hésitez pas à passer le relai à un collègue qui aura plus de faciliter à mener l’entretien. En outre, comme pour toute situation complexe, il est conseillé d’en discuter avec votre équipe, de partager vos ressentis et de travailler avec un réseau multipartenarial.

A- Comprendre

Comprendre le cycle de la violence (et donc l’emprise exercée par le partenaire ou ex-partenaire) permet de comprendre l’ambivalence des victimes de violences conjugales qui rend parfois les professionnels démunis face à leurs réactions.

➔ Pour en savoir plus sur les violences CLIQUEZ ICI

B- Créer un environnement favorable et sécurisant

► Mettre en évidence des affiches sur le thème de la violence au sein du couple ainsi que des brochures et des contacts à disposition du public, dans la salle d’attente, la salle de consultation, votre bureau…

► Mener l’entretien dans un espace confidentiel. Si le partenaire ou l’entourage insiste pour participer à l’entretien, les formulations suivantes peuvent être utilisées vis-à-vis de l’accompagnant, afin que la confidentialité de l’entretien puisse être respectée :

  • « Je conduis toujours mon entretien/examen/ rdv en tête-à-tête. »
  • « Merci de bien vouloir attendre dans la salle d’attente, tous mes entretiens sont individuels et confidentiels. »

C- Repérer les violences 

/!\ Soyez attentif à vos propres préjugés : les violences touchent toutes les femmes, de tout âge, de toute origine, de toute catégorie socioprofessionnelle, de toute culture et religion, de toute orientation sexuelle. Les violences ne sont pas toujours visibles physiquement et chaque femme opère des stratégies de protection différentes.

Rappelez-vous qu’1 femme sur 7 est victime de violences conjugales en France !

Poser systématiquement et directement la question.

La meilleure des questions est celle vous vous sentez capable de poser. Favorisez les questions ouvertes, assurez-vous d’être seul avec la personne et précisez-lui que ces questions sont abordées avec toutes les femmes, sans distinction. De plus, vous êtes garant du secret professionnel et tous les propos échangés sont confidentiels.

La MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) propose quelques exemples de question :

  • « Avez-vous été victime de violences dans le passé ou actuellement ?»
  • « Avez-vous subi des violences dans l’enfance, au travail, dans votre couple ? »
  • « Comment cela se passe-t-il quand votre conjoint n’est pas d’accord avec vous ?» « Comment se comporte votre partenaire avec vous ? »
  • « Avez-vous peur de votre conjoint »
  • « Comment ça se passe avec la personne qui vous aide ? »
  • « Est-ce que vous avez subi des évènements qui vous ont fait mal et qui continuent à vous faire du mal aujourd’hui ? »

Aucune symptomatologie n’est spécifique des violences au sein du couple, cependant, certains signaux peuvent vous alerter :

  • Les aspects non-verbaux : gestes, regards fuyants, gêne, manque d’assurance…
  • Le comportement du partenaire : il refuse de la laisser seule, parle à sa place, essaye de vous soutirer des informations sur votre prise en charge, se montre intrusif…
  • Les problèmes de santé chroniques (mal de tête, insomnies, perte d’appétit…) ; une dépendance à l’alcool, aux stupéfiants ou des médicaments ; une dégradation de l’état de santé générale (perte de poids inexpliquée, état dépressif…) …
  • Les blessures non expliquées et/ou dont la femme ne veut pas parler avec vous (fractures, hématomes, trace de brûlures, cicatrices…).
  • Des antécédents de violences : dans l’enfance, avec son ex-partenaire, au sein de sa famille…
  • Une attitude ambivalente : des rendez-vous non honorés, des démarches abandonnées puis une motivation de nouveau…

➔ Professionnels de santé, certains signes cliniques et facteurs de risques peuvent vous alerter (« Je suis un professionnel de santé »)

RETROUVER TOUS LES PROFESSIONNELS ICI

D- Déjouer les stratégies de l’auteur de violences

Les paroles et attitudes du professionnel doivent contrer celles de l’auteur de violences pour permettre à la victime de restaurer sa confiance en elle-même et mettre en valeur ses actions et choix.

E – Orienter

/!\ Laissez le temps à la victime d’entamer ses démarches, il n’est pas nécessaire qu’elle quitte immédiatement le domicile conjugal sauf si elle vous le demande explicitement. Rappelez-vous que la séparation peut la faire conduire un plus grand danger et que le départ nécessite un minimum de préparation au vu des futures difficultés qu’elle aura à affronter (par ex. changer de domicile, d’école pour les enfants, de ville ; devoir témoigner contre son partenaire ou ex-partenaire, trouver un travail, vivre seule, affronter le regard des autres…).

➔ Toutes les situations de violences conjugales ne sont pas des urgences !
En cas de doutes dans la marche à suivre, n’hésitez pas à contacter L’Arbre Fromager au 0594 38 05 05

Vous pouvez signaler une violence conjugale, sexuelle ou sexiste en ligne

Qui peut aider ?

Les professionnels de la santé en Guyane

Chaque professionnel a pour rôle d’accueillir et d’écouter les femmes avec bienveillance, de respecter leurs choix et de les orienter vers les différents partenaires existants.

J’ai besoin d’être entendue

Vous pouvez appeler le numéro national d’écoute des femmes victimes de violences au 3919.

Si vous êtes en Guyane, l’association L’Arbre Fromager propose  un soutien à toutes les femmes: 0594 38 05 05.

En cas de danger imminent

La police et la gendarmerie au 17.

Le 114 par SMS, en remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques.

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