1- En fonction de la situation et de votre corps de métier, vous pouvez déjà orienter la personne auprès de collègues au sein même de votre structure (psychologue, médecin, juriste, médiateur, assistant social…). Face à une situation de violences conjugales, comme toute situation complexe que vous êtes amenée à gérer, il est primordial d’en discuter en équipe et de trouver diverses pistes de solutions qui seront par la suite proposées à la femme que vous accompagnez.
2- Pour sortir des violences conjugales, il est nécessaire de débloquer un certain nombre de freins (« pourquoi je n’arrive pas à le quitter ») qui ne relèvent pas d’un seul domaine professionnel. L’orientation vers différents partenaires est donc nécessaire (annuaire des professionnels en Guyane).
Vous pouvez proposer à la victime de se tourner vers les acteurs suivants :
Gendarmerie/police : déposer plainte à la gendarmerie ou au commissariat de Police, ou par courrier directement au Procureur de la République (« comment et pourquoi déposer plainte »). Demander si une ISG (Intervenante Sociale en Gendarmerie) est disponible au sein de la brigade : son rôle est d’écouter, d’informer et d’accompagner les victimes de violences, avant ou après le dépôt de plainte.
Les associations d’aide aux victimes, pour informer et accompagner dans les démarches juridiques : 973AAVIP (0594 27 35 06) et l’AGAV (0594 35 48 72).
Les assistants sociaux de secteur et/ou du CCAS : ils accompagnent dans les démarches administratives, les demandes d’hébergement, les aides sociales, la santé… (annuaire des professionnels en Guyane).
Le CIDFF – Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (Cayenne) : 0594 35 48 72
L’Arbre Fromager (Cayenne): association dédiée aux femmes qui propose une écoute, un soutien et un accompagnement social et psychologique aux femmes victimes de violences (0594 38 05 05).
Un médecin généraliste en libéral, aux urgences ou à la PASS, pour obtenir un certificat médical attestant des blessures physiques et psychologiques.
Le CDAD : Conseil Départemental d’Accès aux Droits : des juristes informent de manière confidentielle et gratuites sur vos droits (« mes droits »).
3- Identifier avec la femme, les personnes-ressources en qui elle a confiance et qui pourraient la soutenir dans sa volonté de sortir des violences et/ou qui pourraient lui venir en aide en cas de danger. Vous pouvez ainsi lui proposer d’établir un scénario de protection pour elle et ses enfants (« scénario de protection »).
Et si elle ne veut pas en parler ou se faire accompagner ?
➔ Ne pas juger, imposer ou insister ! Ce serait jouer le rôle du partenaire violent. Rassurez-là sur le fait que vos échanges sont soumis au secret professionnel et que vous serez là pour l’écouter et l’aider dès qu’elle se sentira prête.
➔ Identifier les freins (l’amour, l’espoir d’un changement, la peur du partenaire ou ex-partenaire, des plaintes restées sans suite, des difficultés à se reconnaitre en tant que victime, la peur d’être « renvoyée dans son pays »…) afin de l’informer au mieux de ses droits (« mes droits »).
➔ Respecter son choix et lui donner les coordonnées de partenaires.
Et si les enfants sont en danger ?
Si un mineur est en danger, vous avez l’obligation de rédiger une IP (information préoccupante) auprès de la CRIP ou un signalement auprès du Procureur de la République. Vous pouvez rédiger ce courrier avec l’appui des différents professionnels qui accompagnent la victime. Vous devez également en informer la victime et lui expliquer les raisons de ce signalement afin qu’elle ne se sente pas de nouveau contrôler et priver de son autonomie.
/!\ La mère ne perd pas ses capacités de protection de l’enfant parce qu’elle est victime de violences au sein du couple !
La transmission d’une information préoccupante ou d’un signalement et la mise en œuvre de mesures de protection de l’enfance doivent mentionner l’existence des violences au sein du couple. Ce rapport de transmission ne doit pas conduire à signifier que les deux parents mettent leur enfant en danger. Seul l’agresseur cause le danger et les victimes doivent être protégées.
Télécharger notre protocole de mise à l’abri d’urgence
en partenariat avec le 115